Journal d'une voyageuse grande ligne... 2

Publié le par Miles

Je vous propose aujourd'hui de découvrir quelques nouveaux textes. Bonne lecture à tous et merci de me lire.

 

 

Journal d'une voyageuse grande ligne... 2

Sur son visage souffle la brise,
Il est là, assis sur sa valise,
Il attend le prochain train,
Qui l'emmènera au loin,
Bien plus haut que les nuages,
Bien plus haut que les étoiles.

Dans la rue il joue de la guitare,
Il meurt un peu plus à chaque cigare.
Le vent fait vibrer tout son corps,
Il n'a plus peur de la mort.
Il a besoin de liberté
Il s'en va vagabonder.

Journal d'une voyageuse grande ligne... 2

Je me fonds mes larmes dans cette nuit de grandes pluies. Je marche, je marche à travers cette ville qui m’aveugle de ses lumières artificielles. J’ai envie d’hurler, tellement c’est dur. Dur, de ne pas te dire ce que je suis réellement, de ne pas pouvoir te crier ce qu’il y a au plus profond de mon âme. Je ne suis pas cette fille forte que tu vois, ce n’est qu’une illusion. Je ne suis pas non plus heureuse, je souris pour affronter la vie. A cet instant, c’est mon vrai visage qui te parle, mais le monde déserte. Tu ne verras pas ce que je cache tous les jours. Est-ce que c’est inhumain de montrer que l’on va mal ? Les gens te rabaissent dès qu’une faiblesse se pointe à l’horizon ! Je vais mal oui, je te le dis sincèrement. Oui j’ai envie de défoncer tout ce monde qui n’arrive pas à accepter les différences que chacun peut avoir. Quand je vois dans les journaux, qu’on parle de tolérance, que le monde veut devenir plus ouvert pour que chacun soit libre, je rigole ! C’est un pur ramassis de conneries ! Pardonnez ma vulgarité, mais je vous livre la stricte vérité. Les gens vrais, qui ont le courage de leurs actes sont rare. Le monde est rempli d’hypocrites. J’en suis moi-même une, car je cache ma souffrance, pour ne pas qu’on me détruise plus que je ne le suis déjà. J’ai mal quand j’avance. Je vis en marge, car pour moi vivre dans un bain de mensonge n’est pas mon but. Je pleure souvent parce que mon cœur est brisé, je ressasse des idées noires parce que je me demande ce que je fais ici-bas. Oui j’ai déjà voulu mourir, oui je suis tombée. Oui j’ai combattu, je me suis brulée les ailes… j’ai perdu des tas de gens, il ne me reste plus grand monde. Les gens ne m’apprécient guère, car je refuse la normalité. Quel mal y a-t-il ? Aucun, si ce n’est que la différence fait, et fera peut-être encore longtemps, peur. Impose-toi et soit cette personne que tu es vraiment au fond de toi. L’apparence et les vêtements ne font pas la personne. La nuit a rendu mes idées claires. Et peut-être qu’un jour, je saurai moi aussi trouver ce courage dont je te parle…

Que je serai acceptée comme la voyageuse que je suis et pas comme une fille paumée qui passe sa vie dans les trains.

Journal d'une voyageuse grande ligne... 2

Déchirements

 

J’ai pensé que la souffrance s’éteindrait en grandissant. J’ai toujours pensé que je pourrai me débarrasser de cet être qu’on appelle alcool. Mais elle est devenue une amie en restant avec moi tout ce temps. Venez m’aider, je vous en supplie. J’ai demandé de l’aide à dieu, il m’a simplement répondu : « Tu dois trouver cette réponse toute seule ». Je suis repartie seule dans ma nuit en me demandant pourquoi personne ne prenait la main que je tends depuis une éternité. Je me sens toujours aussi incomprise. Je me sens toujours seule, peu importe le nombre de gens avec lesquels je suis. Durant toutes ces années, j’ai fini par créer un véritable château fort pour me protéger des coups de la nature humaine. J’ai tellement souffert que je viens, inconsciemment à avoir peur de ce qui pourrait m’arriver. Lorsqu’une main se tend vers moi, je réponds souvent par l’agression. Faut pas m’en vouloir, ce n’est pas contre toi. C’est juste que quand on t’a fracassé au sol durant longtemps, t’as tout simplement peur que ça recommence. Une bouteille et voilà l’anesthésie qui vient pour endormir ce cœur brisé. Je crie, j’hurle dans ce noir, mais personne ne m’entend. Allez-vous me laisser là ? Allez-vous me laisser mourir sur le sol humide ? La pluie ne calme pas ma douleur. Je ne vois que le mal, je n’arrive pas à voir autre chose. J’ai oublié le gout du bonheur. Y a pas de médicament, y a pas de remède… Je voudrai juste m’en sortir, est-ce trop demander ? Je plane, restant là à crever seule pendant que les autres font la fête. Qu’ai-je fait ? Quel crime ai-je commis pour endurer tant de souffrance ? Si je dois mourir, alors laissez-moi tirer ma révérence ici, ce soir. Personne ne pourra se vanter d’essayer de me comprendre, les gens ne voient qu’une pauvre fille qui a pour seule compagnie sa bouteille. As-tu eu seulement le courage de regarder mes yeux ? As-tu eu le courage d’affronter ce regard sombre, épuisé par la tristesse ? Je ne crois pas. Ma vie est un décor en noir et blanc. Je croupis ici sans espoir. On l’a brisé depuis des années, me conduisant dans ce purgatoire où j’ai commencé à flirter avec l’alcool. Elle m’a paru si belle dans ce noir, je me suis rendue compte trop tard qu’il s’agissait d’un être diabolique, se rependant en moi, pensant qu’il a tous les pouvoirs sur mon corps. Elle me frappe, me fait pleurer, me fait sourire, me fait me détester… Plus les heures passent, plus je dois augmenter la quantité pour ne plus ressentir cette putain de douleur. Cette putain de souffrance que je me traîne comme un boulet. Cette douleur parasite, je te hais encore plus que je ne haïs ce que je suis devenue. Je pensais que je pourrais me relever seule, mais rien n’est aussi facile qu’il n’y est parait. Ma famille a préféré faire silence à mon désespoir. Où étiez-vous lorsque j’avais besoin de vous ? Votre dernier cadeau fut l’abandon. Vous avez contribué à me condamner. Un lien de sang n’a plus la même valeur que dans les anciennes années. Tu sais, je ne sais pas comment j’ai fait, comment je fais et comment je ferai pour résister à ces assauts permanents. Vos regards n’expriment aucune compassion, ils n’affichent que la haine comme prochain spectacle. Mais putain, que dois-je faire pour qu’enfin vous compreniez ? Dois-je hurler jusqu’au point d’éteindre ma voix pour l’éternité ? Toi qui me regardes, dresse-toi devant moi et ose me dire que tu serais capable d’endurer tout ce que j’ai enduré ! Ces nuits de pleurs, ces cris de déchirements, de supporter ces claques, de supporter les coups et de contempler les bleus sur ton corps. Ose me dire que tu as le mental, ose me dire que tu aimes le mal. Personne ne peut, c’est inhumain et je ne sais pas par quel miracle je survis. Est-ce une punition du ciel ? Mais je vous en prie, venez m’aider ! Que quelqu’un me prenne la main dans cette nuit noire pour m’emmener là où le soleil brille. Délivrez-moi de ce mal. Je n’y arrive plus, je suis à bout. Je ne trouve plus de sens à rien. Ne me laissez pas mourir sur le sol humide. Laissez-moi vivre, délivrez-moi de cet enfer, chassez l’alcool de ma maison. Elle pourra te tuer elle aussi ! Ne te laisse pas berner par cette belle apparence qu’elle prétend avoir, derrière ce masque se trouve le désespoir, le vide, la mort. Ne fais pas cette erreur ! Ne te laisse pas entrainer dans cette pièce noire, parsemée de silence, ne la laisse pas te tuer ! Vis jusqu’à mourir de plaisir. J’ai oublié ces sensations, mais je te jure qu’elles existent. La vie est trop courte pour se perdre dans l’enfer de l’alcool. Je n’ai plus beaucoup de choix possible, mais je sais que ma fin est proche. J’aimerai me retourner, te prendre la main pour que tu me chasses de cette maison d’horreur. As-tu seulement pitié de moi ? Es-tu un ami ou ennemi ? J’avoue que je ne sais plus. Mes idées sont floues, les images disparaissent, les souvenirs prennent la route de l’oubli. Pourquoi suis-je tombée amoureuse de l’alcool ? Ne crois pas que je sois qu’une pauvre ivrogne, moi aussi j’ai des choses à dire, moi aussi j’ai des sentiments, je ressens des émotions ! Tu crois que je voulais jouer à la conne ? Mais t’es vraiment stupide ! J’en suis arrivée là car j’ai souffert, j’en suis arrivée-là parce que le monde m’a ignoré, parce que la solitude voulait me tuer. Il fallait bien que je trouve un adversaire à sa taille. L’alcool m’a paru beau, elle m’a paru être la lumière que je n’attendais plus. Il m’a chuchoté tant de belles paroles, m’a promis de combattre la solitude. Et il a réussi avec beaucoup de grâce ! Ce qui l’a oublié de me dire est que lui aussi un jour voudrait me tuer. Je suis fatiguée de toutes ces valses. Je voulais juste vivre et m’en sortir ! Je veux vivre, je veux m’en sortir, cela ne changera pas… Aidez-moi, ne me laissez pas ici… Mon cœur est parti, ma mémoire se baigne dans l’oubli. Le monde a déserté, personne ne viendra plus. Je vais probablement mourir ici, mon dernier cadeau sera de savourer cette douleur, je vais me voir mourir, seule, sans personne pour m’aider à tenir le coup. Pas d’amis pour me soutenir. J’aurai dû me relever, j’aurai du comprendre que je suis le seul instrument de ma victoire, que ma force, que tout était en moi pour me relever. Mes yeux peinent à s’ouvrir, une lumière aveuglante jaillit de nulle part. Une main se tend vers moi dans ce flot de lumière, il me dit : « Je savais que tu trouverais ta réponse à temps. Tu as appris la richesse qu’est la vie, viens avec moi. ». Je ne me souviens de rien ensuite. Ai-je dormi ? Lorsque je me suis réveillée, je me trouvais à l’hôpital, les murs étaient blancs et j’étais seule. Puis, quelques minutes plus tard, quelqu’un ouvrit la porte et on me dit qu’on est heureux que je m’en sois sorti, que ce n’était pas gagné, qu’on avait même parié sur ma mort. Je leur demande simplement pourquoi ils m’ont sauvé. Cette personne sourit et me répond : « Parce que la vie vaut la peine d’être vécue. » Je lui dis merci et elle sourit simplement. Maintenant je sais, désormais je suis plus forte qu’elle. Oui, avoir mal, c’est naturel, ce n’est pas être faible.

Car dans le fond, j’ai battu l’alcool et je vais commencer à vivre, dans la lumière.

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Publié dans passions

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B
j'ai une vraie préférence pour le deuxième texte, je le trouve fort ..
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M
Merci beaucoup =). C'est aussi l'un de mes préférés avec le poème du premier =).