La douleur, la toute première fois.

Publié le par Miles

Je me souviendrais toujours de la seconde où elle a posé sa main sur mon épaule.

Perfect imperfection

6 juin 2005. J’ai ouvert les yeux, je voulais hurler, mais aucun son n’est sorti de ma bouche. C’était notre première rencontre. Elle m’a laissé de marbre. Je ne sais pas si l’enfer était sur terre ce jour-là, mais je me souviendrai toujours de cette sensation de mon corps brûlant dans les flammes de l’enfer. Mes os à vif, mes nerfs hurlants, une guerre sans merci venaient de se terminer et je me réveillais dans un champ de ruine. J’ai l’impression qu’un train me passait dessus sans arrêt.

J’avais mal au point qu’aucune larme ne coulait sur mon visage. Je suis restée dans le silence extérieur, hurlant au plus profond de moi-même pour évacuer ce mal.

 

Plus les minutes passaient, plus mon corps prenait l’habitude d’endurer. Allongée au sol, je brulais. Je me rappelle que la morphine n’était pas prête et que j’ai dû l’attendre un moment. Malgré cette souffrance, quelque chose me fera toujours sourire : je me souviens avoir bougé de quelques centimètres ma jambe droite et d’avoir regardé vers le ciel en disant « je marche ». J’étais tellement heureuse que je pense que c’est ce qui m’a donné la force d’endurer tout ce qui est venu ensuite. Je savais que j’allais pouvoir me lever à nouveau, marcher avant et retrouver une vie normale. Ça n’était qu’une question de temps. C’est ça le plus beau. J’ai senti une rage venir m’habiter : celle de vivre quoiqu’il arrive.

 

Oui j’avais mal, mais bordel : l’opération avait marché ! Alors oui la douleur était le prix à payer, mais derrière quelque chose de beau m’attendait. Je suis morte et je suis née ce jour-là. Sans cette opération, je ne marcherai pas aujourd’hui. Certes j’ai mal quotidiennement, mais j’ai deux bras, deux jambes, je peux marcher, alors la douleur à endurer en vaut bien le coup. Il y a des jours ou je pleure parce qu’elle et la maladie se font plus fortes, mais j’essaye de ne jamais perdre de vue qu’il faut se battre quoiqu’il arrive. On n’a qu’une vie, pensez-y et prenez soin de vous. Vivez vos rêves tant que vous le pouvez et ne perdez pas votre temps à pleurer pour des broutilles.

 

J’ai appris ce jour-là que l’être humain a une formidable capacité d’adaptation et qu’il peut se remettre de tout. Il peut tomber, mais il va se relever et endurer. Ne doutez pas d’elle, parce que lorsque vous serez face aux épreuves de la vie, j’en connais une qui vous sauvera : la fureur de vivre.

 

Alors depuis, la douleur et moi, c’est un éternel combat.

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